UN PEU D’HISTOIRE LOCALE

Calmont est situé sur les bords de l'Hers vif, au pied des coteaux de la rive droite, contreforts du Lauragais. Ses origines remontent à un prieuré de Saint Sernin, dit Saint-Sernin-de-Pauliac, sur la rive gauche de la rivière, entre le hameau de Peyret et cette dernière.  En 1202, Otton de Léran se donna au prieuré avec tout son fief de Calmont, qui comportait un château et une maison fortifiée et c'est alors, que le nom de Calmont se substitua à celui de Pauliac pour désigner le prieuré.
Situé aux confins du Toulousain et du comté de Foix, le village fut de bonne heure l'objet de contestations. Au milieu du XIIIème siècle, Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, fit occuper le château et ses terres et fonda une bastide, dite "La Tourelle", au pied du donjon féodal. Calmont avait des consuls en 1271, lors de la réunion à la couronne de France. C'était le chef-lieu d'une baillie. Au début du XIVème siècle, la baronnie de Calmont, appartenait à Bernard Saquet dont la famille conservera cette seigneurie jusqu'au milieu du XVème siècle.  Elle passa en 1463 à Jean de Château Verdun, sénéchal du comte de Foix, qui fit bâtir, vers 1480 ou 1490, sur les bords du Grand l'Hers, en aval de Calmont, le premier château de Terraqueuse.
Au moment de la Réforme, François de Château-Verdun, baron de Calmont, tint la campagne pour la cause des réformés ; il s'empara de Saverdun en 1574 et fut tué au siège de Pamiers. La population de Calmont imita ses seigneurs et cette bourgade fut un des centres les plus importants de la Réforme.
En 1625 Calmont se souleva avec Rohan, mais le maréchal de Thémines prit la ville et la brûla le 22 août ainsi que l'église et le temple réformé. Vers 1640, c'est la famille de Paulo qui porte les titres de baron (puis vicomte) de Calmont. De la maison fortifiée située au bord de la rivière et gardant le gué, les restes les plus intéressants sont deux tours du XIVème siècle de forme circulaire ; le sommet de l'une a été refait ; l'autre est découronnée, mais porte un pigeonnier hexagonal. Cette maison fortifiée est classée monument historique.
L'église catholique fut reconstruite à la même place après 1685 et inaugurée en 1691. Elle possède une toile représentant Sainte-Marguerite, tableau classé monument historique.
Le second temple protestant fut rebâti sur le même emplacement que le premier (où se trouve l'actuel presbytère) et démoli à la révocation de l'édit de Nantes en 1685. Dès 1803, le lieu du culte protestant fut bâti au fond de la rue du Pétré. Le 1er janvier 1847, il fut vendu à la commune qui y installa la mairie et une salle d'école. Hélas, cette bâtisse fut emportée par l'inondation du 23 Juin 1875.
Le temple protestant actuel date de 1846, il est donc le 4e. il a été inscrit en 2016 au titre des Monuments Historiques.
L’inondation de 1875
Le 23 juin 1875, les cours d'eau pyrénéens, démesurément grossis par trois journées de pluie continue et par la fonte des neiges, sortirent de leurs lits et provoquèrent une catastrophe régionale. La Garonne et ses affluents se distinguèrent par leurs méfaits.
Le Grand' l'Hers qui arrose la localité roula à cette époque d'énormes masses d'eau jaunâtre qui descendait du plateau de Sault, à l'est d’Ax-les-Thermes. Dévalant les gorges de la Frau, recevant l’eau de ses nombreux petits affluents, l’Hers se mit à charrier une énorme quantité d'eau boueuse et bouillonnante ainsi que des débris divers. Le débordement se fit par le quartier de la Mijane (du côté de l’actuelle mairie) et l'eau arriva dans la partie neuve du village par la route de Mazères, renversant la croix de mission qui se trouvait alors au centre du carrefour de la Bascule. Cent deux maisons furent détruites, dont la mairie (et les archives) située alors au fond de la rue du Pétré.  Le vieux pont fut emporté par un gros tas de paille qui obstrua l'une des deux arches. Une seule victime fut à déplorer : un commis-voyageur qui se trouvait rue du Pétré chez un marchand de tissus et qui fut pris dans l'effondrement de la maison.
Une marque bleue et blanche peinte sur l’une des tours (et visible du pont) marque encore le niveau maximum de la terrible crue. L'énorme masse liquide s'écoula ensuite vers Cintegabelle, grossit l'Ariège puis la Garonne et dévasta enfin le quartier de Saint-Cyprien à Toulouse.

Texte Pierre MARTY membre actif de l’association

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